dimanche, novembre 18, 2007

Philippe DJIAN - Lent dehors


p312

Je filais un mauvais coton mais je ne cherchais pas à m'en sortir. Dans l'ensemble, mes lectures me portaient vers des écrivains désespérés, des écorchés vifs ou des candidats au suicide. Non pas qu'une telle idée commençât de s'insinuer en moi, mais je partageais leur vision de cette vie, je comprenais ce qu'ils voulaient dire.



p313

Certains soirs, quand je me mettais au piano, des types saouls fondaient en larmes et des femmes me regardaient, prêtes à me serrer sur leur poitrine.



p409

Ne t’occupe pas de ce qu’on écrit sur toi, que ce soit bon ou mauvais. Evite les endroits où l’on parle de livres. N’écoute personne. Si quelqu’un se penche sur ton épaule, bondis et frappe-le au visage. Ne tiens pas de discours sur ton travail, il n’y a rien à en dire. Ne te demande par pour quoi ni pour qui tu écris mais pense que chacune de tes phrases pourrait être la dernière.

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