mardi, octobre 24, 2006

Richard BRAUTIGAN - Mémoires sauvés du vent


p10
Mémoires Sauvés du Vent,
Poussières d'Amérique ...


p20

- De quoi est-il mort?, dis-je. Non que cela m'intéresse vraiment, mais il fallait bien que je dise quelque chose. On ne peut pas abandonner à son sort une remarque de ce genre, ne pas lui faire un brin de conduite d'un commentaire; c'était du moins mon sentiment à l'époque.



p29

Il s'était très soigneusement organisé un mode de vie abolissant toute possibilité de jamais recevoir la moindre facture



p37

Pendant que je me trouve encore à quatre cent mètres de là, que je reviens à pied vers l'étang, un sac de bouteilles de bière sur l'épaule, je vais vous parler de quelque chose de plus interéssant que le trajet qui suit divers sentiers battus, le long des voies familières du chemin de fer menant au dernier sentier qui finit, ou commence peut-être de nouveau à l'étang.


p39

Le corbillard était peut-être rangé à une dizaine de mètres de là. Vous imaginez-vous à quel point ce corbillard pu m'apparaître gigantesque? Cela fait très près pour un corbillard lorsqu'on a cinq ans. Il me parut avoir les dimensions d'un film que, pour des raisons mystérieuses, l'on aurait peint en noir.










p57

Les jours de l'empire du Japon étaient comptés, tout comme l'étaient ceux de mon enfance, et chacun de mes pas me rapprochait de ce verger du 17 février 1948 oû mon enfance allait s'effondrer à la manière d'une enfance en forme de vieilles ruines romaines; donc, nous lanternions l'empire du Japon et mon enfance, chacun à l'écoute du dernier souffle de l'autre.



p73

J'étais un gosse bizarre.
Je crois même que vous pourriez tranquillement ajouter "très".

















p141

Nous descendîmes de bicyclette.
La pluie commença à tomber en grosses gouttes lourdes, mais les gouttes étaient assez éloignées les unes des autres. Elles tombaient très doucement et vous auriez presque pu les contourner si vous aviez voulu.



p157

La fumée qui montait de la cuisinière cherchait désespérément un tuyau mais n'en trouvait pas, se contentait de se répendre doucement dans l'atmosphère comme un infirme un peu distrait.



p159

D'autres criquets s'étaient joints au premier criquet, mais les nouveaux criquets n'avaient pas l'étoffe des vedettes. Ce n'était que des criquets ordinaires. Personne ne viendrait jamais d'Hollywood en Oregon pour leur faire signer un contrat.

1 commentaire:

Kilucru a dit…

"..On ne peut pas abandonner à son sort une remarque de ce genre, ne pas lui faire un brin de conduite d'un commentaire..."
C'est ce que je me dis bien souvent..mon royaume pour ..des commentaires..Lol